Conditions climatiques

2018 est un millésime solaire et précoce qui marquera les vignerons par la virulence du mildiou et les consommateurs par l’opulence des vins. Il s’agit d’un millésime de climat plus que de terroir comme la plupart des grands millésimes comme 2005, 2010 et 2016.

Un hiver très pluvieux ayant permis un rechargement hybride des sols. Un printemps très humide ayant favorisé le développement du mildiou de façon exceptionnellement virulente et une pousse assez marquée de la vigne jusqu’à la floraison. Le 21 mai, les épisodes de grêles violents ont touché 80% du vignoble de Patache d’Aux, occurrent des pertes de récolte importants.

Une période de floraison assez chaotique sur les terroirs tardifs de la propriété avec des vignes ayant subi un traumatisme important 3 semaines avant, ayant eu comme conséquence une coulure importante du vignoble.

Puis le miracle est arrivé début juillet avec un été magnifique ! L’été 2018 est le plus chaud après celui de 2003 mais sans excès de contrainte ni de blocages de maturité. Les températures élevées ont dégradé les arômes végétaux, stimulé la synthèse de tanins et les fortes amplitudes thermiques au cours de la période de maturation ont donné très rapidement du goût et de la couleur aux raisins. Le millésime 2018 est parmi les plus structurés des millésimes bordelais avec toutefois un caractère sudiste.

Présentation du millésime

Ces millésimes très chauds, possiblement problématiques sur des terroirs sableux et graveleux, sont des millésimes parfaits pour le Château Patache d’Aux, car les soucis de tardiveté des terroirs sont complètement contrebalancés par un climat assurant des maturations abouties.

Cette fin de millésime nous a presque fait oublier l’épisode de grêle du 21 mai, qui nous a amputés d’une grande partie de cette magnifique récolte.

Le Château Patache d’Aux 2018 est le plus solaire de sa lignée, mais garde une grande fraîcheur par son terroir froid et tardif ! Il est très puissant avec des notes de fruits rouges et noirs, relevés par des notes empyreumatiques typiques des cabernets de notre terroir. Il est très certainement le plus abouti de nos millésimes mais nécessitera un peu de garde pour calmer sa puissance. C’est le sort des grands millésimes !

De la vigne au verre

Nous avons commencé les vendanges au 20 septembre sur nos merlots établis sur les sols de graves en bordure d’estuaire pour terminer les merlots au 3 octobre sur les calcaires les plus tardifs. Deux profils bien différents ressortent au chai sur ses différents merlots ! Les merlots de graves sont très solaires avec des degrés alcooliques élevés et des aromatiques de fruits noirs et cuits. Les merlots établis sur calcaires argileux montrent des aromatiques de fruits rouges, soutenus par une acidité et une structure tannique très massive. Les extractions ont été pilotées très finement au chai avec peu d’intervention sur les cuves, les extractions douces par remontages et quelques rares pigeages, avec des températures assez fraîches pour limiter les extractions tanniques.

Les cabernets ont été vendangés entre le 5 et le 12 octobre, avec des niveaux de maturité optimaux, assez atypique dans le nord du Médoc pour ne pas hésiter à le relever. Que ce soit sur grave ou argile, les cabernets montrent une fraîcheur incroyable, avec une trame tannique fine et concentrée !

Sur les cabernets fortement touchés par la grêle, la quantité de vendange est faible, la concentration des raisins est assez impressionnante. Au chai, nous avons décidé de travailler sur les infusions plutôt que des extractions de façon à limiter la libération des tanins, donnant des jus de presses assez fabuleux.

Dégustation

Concours de Bordeaux – Médaille d’or
Guide Hachette – *
Guide Bettane & Desseauve – 16/20
Antonio Galloni, Vinous – 90 pts
Andreas Larsson, Tasted – 90 pts
Roger Voss, Wine Enthusiast – 90 pts